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SOMMAIRE

Hommage à Hamid

I  - THEORIE ET CRITIQUE
Dominique Chateau : Le discernement (à propos de La Norme du goût de David Hume)
Marc Jimenez : Contre l’«esthétiquement correct»
Dominique Berthet : Critique et esthétique



II - REGARDS CRITIQUES
Giovanni Joppolo : Quelle critique militante ?
Alain Joséphine : Critique du visible



III  - LA CRITIQUE D’ART
Georges Bloess : Entre révolte et réconciliation : les origines de la critique romantique allemande
Bernard Piton : Infortune critique du critique
Scarlett Jésus : Du cri à l’écrit critique, 1845-1846, les années décisives de Charles Baudelaire



IV - DES ARTISTES ET LA CRITIQUE
Christian Bracy : De l’inachevé d’un discours possible de la représentation
Michel Rovelas : Une fissure donnant accès à d’autres possibles, entretien avec Dominique Berthet
Roger Arékian : Quitter la surface, entretien avec Frédéric Leval
Bertin Nivor : Pour une recherche symbolique, entretien avec Dominique Berthet
Ernest Breleur : Il faut que l’art surprenne, qu’il soit imprévisible, entretien avec Dominique Berthet
Serge Goudin-Thébia : L’art est une arme chargée de futur, entretien avec Dominique Berthet



V - L’ART COMME CRITIQUE
Eric Valentin : Les ombres de la mémoire
Sandra Lancman : Quand l’art devient politique, l’écologie dans l’œuvre de Krajcberg



VI - ART ET POUVOIR
Jocelyn Valton : Fétiches brisés
Martine Dal’Secco : Art et pouvoir sous François 1er

n° 3 La critique 

EDITORIAL 

Depuis Diderot, le discours critique dans le champ des arts plastiques n’a cessé de se transformer, de s’inventer mais aussi d’être remis en cause. Parce que le destin et la pratique de la critique d’art sont liés au destin et à la pratique de l’art lui-même, la critique est constamment en devenir. Aujourd’hui, en cette période de consensus culturel, qu’en est-il de la critique ? Quelle est son utilité, son dessein ? Que sommes-nous en droit d’attendre d’elle en tant qu’amateur d’art ou en tant qu’artiste ?
Le problème du rôle social est donc ici posé, d’autant que la critique, en tant que jugement, est censée être un engagement qui répond, accompagne et fait suite à celui de l’artiste[1]. Compte tenu des positions variées, voire contradictoires qui s’affirment dans les différents débats, la question de la pratique et du rôle de la critique reste donc ouverte.

 

Un autre aspect est à envisager : l’aptitude du discours à « parler » sur, ou de, l’image. Carl Einstein, par exemple, à juste titre, s’interrogeait, non sans scepticisme, sur la possibilité de « pouvoir saisir par les mots la totalité du visible »[2], et ajoutait qu’il existe un « gouffre infranchissable entre la parole et l’image ». La critique relève donc un défi qui, loin de la rendre impossible, au contraire, la dynamise.

Interrogeant la critique au travers de plusieurs méthodes d’approche, ce troisième numéro de Recherches en Esthétique apporte sa contribution à la réflexion et aux débats sur ce sujet. De plus, dans une poursuite du dialogue débuté dans le précédent numéro de la revue avec les artistes de la Caraïbe, ceux-ci, au travers de textes ou d’entretiens, parlent ici de leur relation à la critique, de leurs questionnements, de leurs attentes.

 

Prochainement, en décembre 1997, ce thème fera aussi l’objet d’un colloque organisé par le CEREAP qui se tiendra en Martinique, sur le campus de l’IUFM. Les actes du précédent colloque, qui avait pour thème « Appropriation » seront, quant à eux, prochainement publiés aux éditions Ibis Rouge[3].

Enfin, au nom de Recherches en Esthétique et du CEREAP, je tiens à rendre hommage à Hamid ainsi qu’à Jean Clareboudt, décédés respectivement en septembre et en avril 1997. Ils avaient tous deux apporté avec sympathie et générosité leur concours à nos actions, l’un en participant à certaines manifestations du CEREAP (exposition, table ronde), l’autre en contribuant au deuxième numéro de la revue[4]. Puisque l’on existe au travers de ce que l’on crée, grâce à leurs oeuvres, nous poursuivons le dialogue avec eux ; ils continuent à nous parler, à être là dans notre ici et maintenant.

Dominique BERTHET
 

[1] J’ai tenté de développer cette idée dans « Le défi de la critique et l’engagement du criti- que »,  Critique et enseignement artistique : des pratiques aux discours, Paris, L’Harmattan, 1997, pp. 139-144.
[2] Carl Einstein, Georges Braque, Paris, Chronique du jour, 1994, p. 185.
[3] Art et appropriation, Dominique Berthet (dir.), Cayenne, Ibis rouge, à paraître en décembre 1997.
[4] Hamid a participé à l’exposition organisée à l’occasion du second numéro de la revue, en octobre 1996, et à la table ronde sur le thème « Le réel et l’art, question(s) de distance(s) », organisée à l’occasion de la sortie de l’ouvrage Distances dans les arts plastiques, en juin 1997. Marlène Laure avait aussi dans « Du référent à l’oeuvre, une nécessaire distance » parlé de cet artiste, Recherches en Esthétique, n° 1, juin 1995. Jean Clareboudt, « Des appropriations, désappropriation », Recherches en Esthétique, n° 2, septembre 19

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