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Sommaire

 

Avant-propos

Dominique BERTHET

 

I. La transgression artistique en question

 

Bruno PEQUIGNOT

Nécessité de la transgression, entre l’œuvre et son spectateur

 

Dominique CHATEAU

L’artiste aujourd’hui : entre le désenchantement postmoderne et les rebonds de l’engagement.

À propos d’une exposition tunisienne

 

Richard CONTE

L’art a-t-il tous les droits ?

 

Dominique BERTHET

Art, transgression et réception

 

II. Etudes de cas

 

Hugues HENRI

Adriana Varejão, transgression du festin cannibale

 

Patricia DONATIEN

L’essence (les sens) de la transgression dans l’art caribéen

 

José LEWEST

Syncrétismes et transgressions dans l’art en Guadeloupe

 

Scarlett JESUS

L’Ange, la croix et le sacré

 

III.  Propos d’artistes

 

SENTIER

Pour la mise en place de systèmes de valorisation

alternatifs des œuvres d’art

Richard-Viktor SAINSILY CAYOL

La transgression comme conquête de soi

 

Stan MUSQUER

L’œuvre d’art est toujours le résultat de quelque chose

 

Kelly SINNAPAH MARY

Do not cross the line

 

François PIQUET

La transgression, pour quoi faire ?

 

Présentation des auteurs

Actes n° 17

Art et transgressions 

Avant-propos

 


Dominique BERTHET

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     Cet ouvrage rassemble des communications prononcées lors d’un colloque qui s’est tenu en Guadeloupe, les 1er et 2 décembre 2012, sur le thème « Art et transgression(s) ». Compte tenu de l’écart de temps qui sépare ce colloque de la publication des actes, plusieurs de ces textes ont été retravaillés et actualisés, en particulier ceux rédigés par les artistes.

     Ce volume comprend trois parties. La première aborde d’un point de vue théorique les aspects, les enjeux et la réception de la transgression artistique. Bruno Péquignot, Dominique Chateau, Richard Conte et Dominique Berthet traitent selon le cas de la nécessité, du risque, ou encore du danger de certaines transgressions. La question de la transgression en art implique l’artiste, l’œuvre et le public, avec une donnée à la fois importante et imprévisible : la réception de l’œuvre. La seconde partie propose des études de cas : Hugues Henri évoque la pratique transgressive de l’artiste brésilienne Adriana Varejão ; Patricia Donatien étudie la transgression dans l’art caribéen ; José Lewest s’intéresse aux transgressions dans l’art en Guadeloupe, tandis que Scarlett Jesus évoque plus particulièrement le travail de quelques artistes de Guadeloupe. La troisième partie rassemble des témoignages d’artistes de Martinique – Sentier –, et de Guadeloupe – Richard-Viktor Sainsilly Cayol, Stan Musquer, Kelly Sinnapah Mary et François Piquet –, qui présentent leur travail et se positionnent par rapport à cette notion de transgression. 

 

  Pour qu’il y ait transgression, il faut qu’existe quelque chose à transgresser. Cela peut être une loi, une règle, des limites, une obligation, un ordre, un rite, un tabou, un système de valeurs, auxquels on va contrevenir ou désobéir. Transgresser, c’est franchir une frontière, passer outre, s’affranchir d’une norme. C’est ne pas respecter, dépasser, aller au-delà, braver, résister, faire fi. Par extension, c’est ne pas se conformer, franchir une limite, la dépasser.

     La transgression est une posture critique. On peut l’associer à l’audace, à la subversion, à la révolte, même si ces notions sont distinctes les unes des autres. La transgression s’affiche, elle est revendiquée. Parfois, elle s’accompagne de provocations. Elle remet en cause ce qui est considéré comme acquis, accepté par tous, ou du moins par la plupart. Elle ébranle la légitimité d’un système de valeurs considéré comme naturel, voire nécessaire. Elle est donc une contestation. La pensée transgressive est anticonformiste. Certains la verront et la vivront comme une agression. La transgression perturbe. En cela elle inquiète, dérange, trouble. D’où des réactions plus ou moins vives, parfois violentes et extrêmes. La transgression est à la fois une forme de résistance et la proposition d’autre chose. Elle ouvre de nouveaux espaces, de nouvelles aventures, débouche sur de nouvelles expériences. Elle est une donnée nouvelle, elle permet d’envisager d’autres possibles. Elle introduit du nouveau, de l’inhabituel, de l’imprévu, de l’inédit. Transgresser, c’est donner à voir et à penser autrement.

     Les transgressions dans l’art moderne et dans l’art contemporain sont nombreuses. Au fil des décennies, elles ont contribué à transformer les regards et à faire évoluer les mentalités. Les limites de l’art ont été largement repoussées, les critères de jugement, quant à eux, ont aussi évolué. La transgression est liée à un temps, un contexte, une culture, une situation. La même œuvre peut être acceptée dans un contexte et jugée transgressive dans un autre. Transgresser, proposer un propos critique ou simplement contradictoire, dans certains cas, n’est pas sans risque et sans conséquence. Il s’agit d’un acte qui engage son auteur et qui est susceptible de susciter la riposte.

 

    Plusieurs textes rassemblés dans ce volume concernent le monde américano-caraïbe et l’art qui s’y réalise. Ils permettent de mettre en valeur des pratiques artistiques qui parlent d’un lieu, d’une histoire, d’un contexte particuliers. Ils donnent ainsi une idée des formes de transgression à l’œuvre dans l’art de cette région aujourd’hui.   

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