top of page
ESTHETIQUE_couv_n26_A4_couv1_HD.jpg

Sommaire

Éditorial : Dominique BERTHET

I –  (Dé)plaisir esthétique

Marc JIMENEZ, entretien avec Dominique BERTHET, Malin dé-plaisir !

André-Louis PARÉ, Plaisir esthétique et création artistique

Christian RUBY, Du plaisir de la surprise à la haine de déplaisir.

Du rapport aux œuvres à la manipulation du public

Jean-Marc LACHAUD, Notes dispersées sur la question du (dé)plaisir esthétique

Bruno PÉQUIGNOT, Le plaisir différé…

Michel GUÉRIN, Urgence et patience de vivre ou l’origine du désintéressement

Dominique BERTHET, L’expérience esthétique, plaisir et déplaisir

Christophe GENIN, L’esthétique des polarités réversibles

 

II – (Dé)plaisir de la création

Richard CONTE, Se rincer l’œil. Une divagation poïétique

Élisabeth AMBLARD, Le plaisir et la tourmente : l’argile aux mains des artistes

Hélène SIRVEN, Recherche du plaisir, le travail de l’artiste et ses environs. La leçon de Cézanne

 

III – (Dé)plaisir de la réception

Dominique CHATEAU, Le (dé-)plaisir en situation immersive (Christian Boltanski, Pascale Marthine Tayou et Sam Mendès)

Gisèle GRAMMARE, Au plaisir Monsieur Dufy !

Éric VALENTIN, Anselm Kiefer : une évaluation critique

Hugues HENRI, Plaisir et déplaisir chez les actionnistes viennois

Laurette CÉLESTINE, L’expression du déplaisir à travers des cliparts et illustrations diverses

 

IV – (Dé)plaisir en Caraïbe et à La Réunion

Christelle LOZÈRE, Lieux de plaisirs et de débauche dans l’iconographie coloniale

des Antilles anglaises et françaises

Scarlett JÉSUS, Trouble(s) face au corps de « l’homme noir »

Christian BRACY, Dérision, (dé)plaisir, division

Claude CAUQUIL, entretien avec Sophie RAVION D’INGIANNI, Mon métier… donner à voir

Stan MUSQUER, entretien avec Dominique BERTHET, Abolition of new colonial slavery

Anatomies d’une culture guadeloupéenne

 

V – Hommages

Dominique BERTHET, À Aline Dallier et Frank Popper, écrivains d’art,

collaborateurs réguliers de Recherches en Esthétique

Françoise PY, Deux pionniers de la critique d’art : Frank Popper et Aline Dallier

Dominique BERTHET, Disparition de Marvin Fabien, un artiste contemporain caribéen

 

VI – Notes de lecture / Publications récentes

n° 26 Le (dé)plaisir

EDITORIAL

     La graphie utilisée pour le thème de ce 26e numéro de Recherches en Esthétique, « Le (dé)plaisir », est particulière et de plus inhabituelle au regard des précédents thèmes étudiés dans cette revue. Au-delà de l’intérêt que procure sa dimension synthétique, elle a le mérite de créer du questionnement. Elle fait sens. Elle semble en effet abandonner le traditionnel antagonisme entre les notions de plaisir et de déplaisir. Le « (dé)plaisir » est donc autre que le « déplaisir ». La formule (dé)plaisir suggère un mouvement dialectique, une oscillation entre le plaisir et le déplaisir. Elle induit en effet une dynamique, elle invite à penser ces deux termes non dans leur opposition classique, mais comme des variations d’intensité. Ne peut-on envisager un déplaisir découlant d’un plaisir, et un plaisir provenant d’un déplaisir initial ? Précisons encore que le déplaisir se distingue de la douleur. On le constate, la relation plaisir – déplaisir est complexe.

     Le plaisir et le déplaisir sont des émotions plus ou moins intenses et de courte durée. Appliquées au domaine artistique, ces notions sont liées à la fois à l’esthétique dont le fondement est l’aesthesis c’est-à-dire, ce qui relève des émotions, des affects, des sensations, des perceptions, et à la poïétique, en tant que philosophie de la création, qui s’interroge sur ce qui se passe au cours de l’élaboration de l’œuvre.

   Le créateur, au cours de la réalisation, passe par des moments d’incertitude, d’inquiétude, d’insatisfaction, et par d’autres qui suscitent le plaisir et le contentement. Lors de la création, le doute est souvent le compagnon du créateur. La création qui résulte de l’association de la pensée et de l’action est donc un moment complexe où des sentiments antagoniques cohabitent, s’alternent.

    Par ailleurs, lors de la réception de l’œuvre, le sentiment de plaisir est souvent considéré comme un critère de qualité de celle-ci, et le déplaisir une marque d’échec. Mais ces critères subjectifs sont-ils réellement pertinents ? Le plaisir esthétique est-il vraiment un critère fiable ? Par ailleurs, faut-il nécessairement qu’une œuvre plaise ? Ne peut-on trouver de l’intérêt dans ce qui déplaît ? Le plaisir relève-t-il de la nécessité ? Est-il partagé par tous ? Au bout du compte, on peut se poser la question : qu’attendons-nous de l’art ? La question reste ouverte.

   Outre la création et la réception de l’art, d’autres cas de plaisir peuvent également être mentionnés. De manière non limitative, nous pouvons évoquer le plaisir de collectionner, celui d’écrire (sur l’art), également le plaisir des sens, le plaisir physique, les lieux de plaisir, etc.

   Les textes qui composent ce 26e numéro apportent des éclairages sur ces différents types de plaisir et de déplaisir liés à la création artistique et aux œuvres. Ils sont organisés en quatre parties : le (dé)plaisir esthétique, le (dé)plaisir de la création, le (dé)plaisir de la réception, avec en quatrième partie un focus sur le (dé)plaisir dans l’art de la Caraïbe et de l’île de la Réunion. Enfin, dans une cinquième partie un hommage est rendu à trois collaborateurs de la revue disparus au cours de l’année 2020 : les critiques d’art Aline Dallier et Frank Popper et l’artiste caribéen Marvin Fabien. Nous perdons là trois personnes particulièrement attachantes qui étaient aussi des amis proches. La couverture de ce numéro est dédiée précisément à Marvin Fabien, mis à l’honneur au travers de la reproduction de l’une de ses œuvres récentes.

   L’année 2020 ne nous aura rien épargné. La crise sanitaire évoquée dans plusieurs articles de ce numéro semble vouloir s’inscrire dans la durée avec ses milliers de décès, ses confinements, ses couvre-feux, et un impact très inquiétant sur l’économie. Le monde de la culture et de l’art est particulièrement touché. Dans ce contexte très particulier, nous sommes parvenus, heureusement, à conserver notre rythme régulier de parution.

Dominique Berthet

     

bottom of page